lunes, 26 de diciembre de 2011

Discours du Roi de Belgique à l’occasion de Noël et Nouvel An (2011)

Je voudrais d'abord dire aux familles des victimes du drame de Liège et aux personnes blessées toute la compassion émue de l'ensemble du pays à leur égard. Je remercie de tout cœur les différents services qui sont intervenus rapidement pour venir en aide.
Mesdames et Messieurs,
Lors de notre Fête Nationale, je vous avais fait part de ma grande préoccupation due à la longueur de la crise politique, et j'avais mis en garde quant aux conséquences négatives de cette crise.
Aujourd'hui, je puis enfin me réjouir vivement avec vous des accords réalisés et de la formation d'un nouveau Gouvernement fédéral de plein exercice. Cela prouve que notre pays demeure capable de réaliser des compromis qui rassemblent, tant sur le plan communautaire qu'en matière économique et sociale.
Bien sûr, cela ne signifie pas que tout soit résolu pour autant. Plusieurs défis nous attendent.
Tout d'abord, il va falloir traduire en textes de loi les réformes institutionnelles profondes qui ont été décidées. Elles donneront aux entités fédérées davantage de compétences, une plus grande autonomie fiscale, et une responsabilisation accrue. Cette transformation doit se réaliser sans nostalgie et avec la ferme volonté de voir ce nouveau projet pour notre pays réussir pleinement.
En même temps, le Gouvernement devra faire face à des défis économiques et sociaux énormes. Là aussi des décisions rigoureuses ont été prises afin de préserver à terme le bien-être de la population. Chacun devra cependant contribuer, en fonction de ses capacités, aux sacrifices nécessaires pour rétablir au plus vite les finances publiques de notre pays.
Mais suffit-il de mettre en œuvre des réformes institutionnelles et économiques pour faire progresser notre pays de façon décisive ?
C'est essentiel mais pas suffisant. Il importe que ces réformes s'accompagnent d'une évolution profonde de nos mentalités.
À ce sujet, je pense d'abord à une meilleure compréhension entre les citoyens de nos différentes Communautés et Régions. Il serait quand même incompréhensible, à une période où  il est tant question de globalisation, d'ouverture à d'autres cultures sur le plan international, que l'entente entre voisins immédiats, au sein d'un même pays, soit déficiente.
Veillons donc à mieux comprendre la culture, la mentalité des uns et des autres. Nous percevrons alors les complémentarités qui existent entre nos diverses Communautés et Régions. Nous réaliserons combien ces complémentarités sont une richesse qui favorise la tolérance et la créativité. Encourageons des projets qui mobilisent les citoyens à mieux se connaître. Rejetons fermement les caricatures simplistes et injustes de l'autre, qui attisent les préjugés et les antagonismes stériles et sèment la division.
Je suis convaincu que si nous avançons sur cette voie, de nouvelles formes de collaboration se développeront entre nos entités fédérées, devenues plus autonomes.  C'est ce qui s'est passé jadis dans le monde universitaire.
Veillons enfin, dans la période économique la plus difficile depuis la Seconde Guerre mondiale, à préserver au mieux la tradition de dialogue entre partenaires sociaux, qui est un des grands acquis de notre pays. Le souci de la cohésion sociale doit être une préoccupation constante pour tous.
Maintenant que nous avons retrouvé notre capacité à résoudre nos difficultés intérieures, nous sommes à nouveau crédibles sur le plan international pour rependre notre rôle de pionnier dans la construction européenne. Dans de nombreux domaines, seule une Europe cohérente est en mesure de répondre aux grands défis que nous connaissons actuellement. Nous pouvons y contribuer efficacement.
Avant de conclure, je voudrais rendre un hommage spécial à deux groupes de citoyens.
En cette année du bénévolat, je tiens à féliciter chaleureusement tous les bénévoles de notre pays, et ils sont nombreux. Pas moins de un million de compatriotes travaillent avec générosité et compétence au service des autres. Ils méritent toute notre reconnaissance et notre admiration.
Enfin, j'aimerais m'adresser à nouveau à nos militaires qui passeront ces fêtes de Noël et Nouvel-An loin de leur famille, en Afghanistan, au Liban, ou en Afrique. Ils œuvrent pour un monde meilleur. Qu'ils en soient vivement remerciés, tout comme ceux qui ont opéré récemment dans le ciel de Libye ou au large de ses côtes.
C'est dans cet esprit de recherche de paix, à l'intérieur comme à l'extérieur de notre pays, que la Reine et moi et toute notre famille vous souhaitons de chaleureuses fêtes de Noël et une heureuse nouvelle année.
In diesem Sinn der Friedensbestrebung, wünschen die Königin, ich selbst und unsere ganze Familie Ihnen frohe Weihnachten  und ein glückliches neues Jahr.

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